Pour comprendre correctement comment fonctionne une station d’épuration, nous avons voulu en visiter une. Nous nous sommes donc rendus à celle de Grandvillars.

Collecte des eaux :

À Grandvillars arrivent par des canalisations souterraines les eaux usées de 11 communes (4 communes suisses (Courchavon, Courtemaiche, Buix, Boncourt) et 7 communes du Sud Territoire (Boron, Vellescot, Joncherey, Lebetain, Delle, Thiancourt, Grandvillars)).

Analyse :

Tout d’abord est effectué un prélèvement de ces eaux à l’entrée de la station d’épuration grâce à un préleveur. Cela permet de les analyser.

Une analyse est faite tous les lundis et jeudis sur le site de Grandvillars et une autre est faite deux fois par mois dans un laboratoire agrée par l’Etat.

Remontée des eaux usées dans la station :

Les eaux usées sont ensuite remontées dans la station d’épuration grâce à deux vis d’Archimède qui fonctionnent en alternance.

Bassin d’orage :

Si la quantité d’eau qui arrive à la station devient trop importante par rapport à ce qui peut être traité (en cas de fortes précipitations par exemple), l’eau est temporairement stockée dans un bassin d’orage. Ce dernier stocke jusqu’à 600 m³d’eau. L’eau qui y attend son traitement est en permanence agitée pour éviter toute décantation*.

*décantation : séparation des constituants d’un mélange

Dans le cas présent, il s’agit d’éviter que se déposent vers le fond du bassin d’orage les constituants les plus lourds.

Nettoyage :

Dégrillage :

Les eaux usées, une fois remontées dans la station grâce aux vis d’Archimède, passent au travers d’une grille. Elle permet de retenir les éléments les plus gros (mouchoirs…) et elle est nettoyée automatiquement par une raclette. Ces élements grossiers retenus seront traités ultérieurement avec les ordures ménagères.

2. Dessablage, dégraissage-deshuilage :

Les eaux usées se retrouvent ensuite dans un bassin où on insuffle de l’air dans l’eau. Cela fait remonter en surface les graisses. Un pont racleur (une lame qui tourne en surface) racle cette graisse pour l’enlever. Elle est envoyée dans un bac à déchets pour être éliminée.

En même temps, une étape de dessablage a lieu. Le sable, plus lourd, tombe au fond du bassin. Une fois au fond, il est aspiré.

On récupère l’eau intermédiaire (sous la graisse et au dessus du sable).

3. Passage dans un bassin d’aération périphérique :

Cette eau intermédiaire (un peu plus propre) est envoyée dans un bassin d’aération où sont présentes des bactéries. Celles-ci se nourrissent de la pollution présente dans l’eau (carbone, azote et phospore). On continue ainsi à nettoyer l’eau.

L’eau paraît très sale car elle est brunâtre mais ce sont les bactéries qui donnent cette couleur à l’ensemble.

On injecte de l’air pour augmenter l’efficacité du procédé (les bactéries utilisent le dioxygène pour se développer) et on agite en permanence pour bien mélanger l’ensemble.

L’azote et le carbone sont totalement éliminés par les bactéries.

En revanche, le phosphore ne l’est pas complètement. Il faut donc ajouter un floculant (du chlorure ferrique) qui va faire des amas avec le phosphore. Ces amas plus lourds tombent au fond. Ils sont récupérés puis stockés dans un silo à boues.

L’eau traitée est ensuite envoyée dans un bassin central : le clarificateur.

4. Passage dans le bassin central : le clarificateur :

Après l’action biologique effectuée par les bactéries, de nouveau une décantation a lieu. Les boues tombent au fond et sont récupérées dans le silo à boues, un pont racleur élimine en surface les produits qui auraient pu rester et l’eau intermédiaire « propre » est récupérée.

Analyse et rejet dans la rivière :

Quand les eaux sortent du clarificateur, c’est de l’eau propre mais pas potable.

Elles sont évacuées dans le canal de rejet pour aller rejoindre la rivière.

Un échantillon d’eau est prélevé régulièrement par un préleveur (comme à l’entrée de la station d’épuration mais cette fois c’est en sortie) et cela afin d’analyser une fois de plus l’eau. On vérifie qu’elle est bien « propre ».

Le silo à boues :

Les boues récupérées dans le silo à boues sont pressées et on leur ajoute un polymère pour que des amas plus compacts se forment.

Ces amas sont mélangés à des déchets végétaux (type compost) pour être épendus dans les champs. Avant l’épendage des analyses sont réalisées par une entreprise : SEDE environnement.

Contrôle du fonctionnement de la station d’épuration :

Le bon fonctionnement de la station d’épuration est contrôlé en permanence.

On voit sur les photographies ci-dessous le tableau de contrôle. Il est composé de deux voyants lumineux pour chacun des mécanismes (lorsqu’ils sont verts, cela fonctionne, lorsqu’ils sont rouges, un dysfonctionnement a été repéré).

Dans le cas d’un dysfonctionnement, une alarme sonne et une personne intervient rapidement.

Visite de la station d'épuration de Grandvillars

Partager cet article